Découvrez une série de portraits suivant le quotidien professionnel de personnes diabétiques issues de tous les domaines d’activité.
Partage d’expériences, trucs et astuces pour faire face aux petits aléas du quotidien et faciliter le suivi et la gestion du diabète au travail.
Mon métier… mon diabète !
Robin vient de quitter Paris et son travail en marketing dans le secteur des tableaux de bord connectés pour un nouveau poste dans le Sud-Ouest de la France. Un métier rythmé par des déplacements fréquents et des réunions qui peuvent parfois s’éterniser. Des contraintes tout à fait gérables selon ce trentenaire débordant d’énergie.
« J’ai appris que j’étais diabétique de type 1 en 2012. Après un VIE (ndlr : volontariat international en entreprise) aux États-Unis, je suis passé sous pompe à insuline lors de mon retour en France, en 2016. Depuis, la gestion de mon diabète a bien évolué, notamment avec l’arrivée du dispositif de mesure de glucose en continu (MGC). J’ai eu un capteur dès le moment où il a été remboursé par la sécurité sociale !
Un outil qui libère du regard des autres…
La pompe à insuline et surtout l’utilisation d’un dispositif de mesure du glucose en continu ont changé mon quotidien. Même si avant, je ne me cachais pas spécialement lorsque je devais faire mes tests de glycémie, désormais je peux les faire à tout endroit et en toute discrétion. Maintenant, avec le capteur MGC, les gens pensent au pire que je me gratte le bras mais ne voient absolument rien la plupart du temps. Quant à la pompe à insuline, je la regarde sous la table, on peut penser que je vérifie mes messages sur mon téléphone… Clairement, la pompe et le capteur ont rendu mon diabète quasiment invisible.
Une activité variée
Mes journées ne se ressemblent pas. Je peux être au bureau ou en train de monter un stand pour un salon en France, ou encore animer un événement client à l’international. C’est un job stimulant et motivant mais cela nécessite une certaine organisation dans la gestion du diabète au quotidien et surtout de l’anticipation : que ce soit pour les efforts physiques, la gestion de l’alimentation ou du matériel.
Lorsque je suis en déplacement, il y a plusieurs problématiques :
Les efforts physiques à évaluer
Sur un salon, le montage du stand peut impliquer de la manutention : déplacer des charges, bricoler et être actif de tôt le matin à tard le soir. Une fois que le salon démarre, il faut rester debout toute la journée pour animer le stand, faire la démonstration de nos produits et rencontrer nos clients et prospects. Comme tous les diabétiques, j’ai toujours avec moi de quoi me resucrer, et si je sens que je commence à être un peu « léger », je préfère prendre quelque chose, un sucre ou une pomme quitte à être un peu en hyper plutôt que de me retrouver en hypoglycémie.
L'alimentation nomade
Sur les salons ou les événements clients, dans l’ensemble on ne mange pas grand-chose : ce sont plutôt des petits fours et des petites bouchées, ce qui est souvent plus compliqué à estimer. Une méthode, c’est de tout prendre d’un coup sur une petite assiette, quitte à passer un peu pour un pique-assiette ou un goinfre… Mais en même temps, ça me simplifie la vie : je peux mieux calculer mes glucides pour adapter mon dosage d’insuline. En général, j’essaye d’ajuster sur ma journée, soit en paramétrant un débit de base d’insuline temporaire plus faible, soit en mangeant un peu plus le matin pour tenir plus longtemps. Je fais également des contrôles plus régulièrement.
Le matériel, un seul mot d'ordre : être prévoyant !
Par rapport à mes collègues, les voyages professionnels nécessitent un peu plus d’organisation et d’anticipation. Je dois penser à mon bagage en amont, et il m’est un peu plus difficile de partir au pied levé… Mais pour moi, cela n’a pas un impact énorme sur le quotidien si l’on est bien organisé. Un truc tout bête : pour un voyage d’une semaine aux USA, mes collègues peuvent se contenter d’un bagage à main. Ce n’est pas mon cas. Il faut prévoir la quantité de matériel nécessaire au suivi et à la gestion de mon diabète pour tout le temps du séjour et un peu plus. Il faut toujours prendre de la marge pour faire face aux imprévus, d’autant plus qu’à l’étranger je ne vais pas pouvoir facilement aller dans une pharmacie pour me procurer le matériel adéquat.
L’ensemble des boîtes de cathéters, réservoirs, stylos, capteurs, etc. représente facilement un volume de 20x30x40 cm selon la durée du voyage. Il ne faut surtout pas que mon matériel soit abîmé ou écrasé, donc je suis obligé de le prendre en cabine. Cela me laisse très peu de place pour le restant de mes affaires et je vais donc potentiellement devoir enregistrer un autre bagage en soute, ce qui implique des contraintes de temps au départ comme à l’arrivée. Il faut d’ailleurs toujours prévoir un peu plus de temps pour le passage de la sécurité, car la pompe est systématiquement contrôlée (détection d’explosifs). Il vaut mieux avoir une ordonnance bilingue sur soi, mais jusqu’à présent, on ne me l’a encore jamais demandée. »
Pour Robin, le diabète est tout à fait gérable même dans des situations de vie qui ne sont pas réglées comme une horloge, pour lui c’est notamment grâce au progrès dans les équipements.
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