Le diabète de type 2
Le diabète de type 2, autrefois appelé diabète non insulino-dépendant, est une maladie chronique qui apparaît généralement à l’âge adulte (mais qui peut aussi survenir dès l’enfance ou l’adolescence), le plus souvent chez les personnes sédentaires, en surpoids ou en obésité. Étroitement lié à notre mode de vie actuel et à l’hérédité, c’est le type de diabète le plus répandu dans le monde.
Dinno santé vous en dit plus sur le diabète de type 2, ses symptômes, ses causes, ainsi que les moyens de le prévenir et les traitements disponibles.
Qu’est-ce que le diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est dû principalement à deux anomalies conjointes :
une baisse de sensibilité des cellules à l’action de l'insuline, appelée insulinorésistance ;
une diminution progressive de la production d’insuline par le pancréas, appelée insulinopénie.
La première anomalie reflète la résistance du foie et des cellules musculaires à l'action de l'insuline. L’insuline est une hormone qui permet de réguler le taux de sucre dans le sang (la glycémie), en aidant les cellules de l'organisme à absorber le glucose (sucre) présent dans le sang, et à l’utiliser comme source d'énergie. En conséquence à l’insulinorésistance, le sucre s’accumule dans le sang.
Pour compenser ce dysfonctionnement, le pancréas produit davantage d'insuline, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus répondre à la demande ou finisse par s’épuiser. Ainsi, l'accumulation de glucose dans le sang se poursuit. Elle provoque l'hyperglycémie (un taux de sucre dans le sang anormalement élevé) caractéristique du diabète.
Les recherches actuelles continuent à étudier les mécanismes impliqués dans les processus de l'insulinorésistance et de l'insulinopénie afin de mettre en place des thérapies adaptées et, à l'avenir, prévenir l'apparition de ces anomalies.
Le diabète de type 2 en chiffres
- Plus de 90% des personnes qui vivent avec un diabète ont un diabète de type 2. [1]
- Plus de 480 millions de personnes vivraient avec un diabète de type 2 dans le monde. [1]
- À l’échelle mondiale, environ 45% des personnes atteintes de diabète, majoritairement un diabète de type 2, ne seraient pas diagnostiquées. [1]
- Plus de 3,5 millions de Français sont traités par médicaments pour un diabète. [2]
- En France, plus de 40% des personnes ayant un diabète de type 2 seraient en obésité. [3]
Diabète de type 2 : causes et facteurs de risque
Les causes précises du diabète de type 2 n’ont pas encore été scientifiquement établies. Mais un ensemble de facteurs de risque ont été identifiés, parmi lesquels :
- le surpoids, l’obésité, le manque d’activité physique et une alimentation déséquilibrée (des facteurs de risque bien connus du diabète de type 2) ;
- le tabagisme ;
- l’âge ;
- l’origine ethnique (il a par exemple été constaté que le diabète de type 2 est moins fréquent dans les populations caucasiennes – d’Europe et des États-Unis – que dans les populations hispaniques). [1]
Mais n’oublions pas pour autant un autre facteur important : l’hérédité. En effet, le diabète de type 2 a également des origines génétiques et touche les personnes prédisposées. Ainsi, le risque de développer un diabète de type 2 peut être augmenté si des antécédents familiaux existent.
D’après les chercheurs de l’EGID (European Genomic Institute for Diabetes), nous avons 40% de risque de développer un diabète de type 2 si un de nos deux parents en est atteint, et 70% si les deux sont touchés.
Par ailleurs, des études chez les jumeaux homozygotes, c’est-à-dire les vrais jumeaux qui partagent le même patrimoine génétique, ont montré que la probabilité de développer un diabète de type 2 quand un des jumeaux souffrait d’un diabète de type 2 était de 60 à 75% pour l’autre.
Diabète de type 2 : prévention
Dans le futur, la recherche génétique pourrait permettre de mieux cibler les personnes à risque, et donc, de mettre en place rapidement et de façon ciblée de meilleurs outils de traitement et de prévention du diabète de type 2.
Mais il est possible d’agir dès maintenant pour chacun d’entre nous et surtout pour les personnes à risque que nous avons évoquées ci-dessus.
En effet, il est prouvé que pour tout le monde, et particulièrement en cas de prédisposition génétique, une activité physique régulière, un contrôle de l’évolution pondérale et un régime équilibré (avec une grande vigilance vis-à-vis des lipides), ainsi qu’une prise en charge médicale précoce, peuvent prévenir ou retarder l’apparition du diabète de type 2.
Focus sur le prédiabète
Avant de diagnostiquer un diabète de type 2, il existe dans certains cas des indices révélateurs de son développement. Il s'agit du stade de prédiabète.
Le prédiabète se caractérise par un taux de sucre élevé dans le sang, à un niveau supérieur à la normale, mais inférieur à celui pathologique du diabète. Il correspond à des taux qui dépassent la norme pour la glycémie à jeun et pour l'hyperglycémie provoquée. Ce dernier aspect reflète une situation d'intolérance au glucose souvent associée au prédiabète.
Les chercheurs et les médecins s'intéressent au stade de prédiabète, car cet état physiopathologique correspond à une phase critique où il est possible d'agir. À ce stade, les anomalies caractéristiques du diabète de type 2 (insulinorésistance et diminution de la production de l'insuline) commencent à se mettre en place sur une période prolongée et de manière discrète.
En effet, les patient(e)s intolérant(e)s au glucose ont un risque très élevé de développer un diabète de type 2 à long terme. Cependant, il est intéressant de noter que ce risque peut être diminué si cette anomalie métabolique est prise en charge suffisamment tôt.
Ainsi, les études cliniques montrent qu'une prise en charge précoce des personnes prédiabétiques permet de prévenir l'apparition du diabète de type 2. Il s'agit de modifications concernant le régime alimentaire (baisse de l'apport calorique journalier) et de l'activité physique (modérée et régulière) qui permettent :
- de contrôler la glycémie ;
- de stabiliser le poids ;
- d'améliorer d’autres paramètres tels que le taux de cholestérol et la pression artérielle.
Diabète de type 2 : signes et symptômes
Le diabète de type 2 se développe généralement de façon silencieuse, car il peut ne provoquer aucun symptôme pendant longtemps. C’est pourquoi il est souvent découvert de façon fortuite par le biais d’une prise de sang comprenant le dosage de la glycémie ou avec la survenue des premières complications. Ainsi, plusieurs années peuvent s’écouler entre l’apparition du diabète de type 2 et le diagnostic de celui-ci.
Cependant, des symptômes existent parfois et peuvent alerter :
- une soif inhabituelle et importante ;
- une envie fréquente d’uriner ;
- une augmentation de l’appétit ;
- de la fatigue ;
- des coupures ou blessures qui cicatrisent lentement ;
- un amaigrissement inexpliqué ;
- une peau sèche sujette à des démangeaisons ;
- des infections plus fréquentes (gingivites, etc.) ;
- …
Diabète de type 2 : diagnostic
Pour diagnostiquer le diabète de type 2, il faut mesurer la glycémie grâce à une prise de sang réalisée en laboratoire d’analyse médicale.
Le diabète de type 2 peut être diagnostiqué si les résultats de la prise de sang montre [1] :
- une glycémie à jeun égale ou supérieure à 1,26 g/L (ou 7 mmol/L) et qu’elle est constatée à deux reprises ;
- ou une glycémie supérieure ou égale à 2 g/L (ou 11,1 mmol/L) à n’importe quel moment de la journée en présence de symptômes ;
- ou une glycémie supérieure ou égale à 2 g/L (ou 11,1 mmol/L) 2 heures après l’ingestion de 75g de glucose (test d’hyperglycémie provoqué).
Diabète de type 2 : quand faut-il se faire dépister ?
Le dépistage du diabète de type 2 est recommandé si vous avez plus de 40 ans, et que :
- certains membres de votre famille proche sont atteints de diabète ;
- vous êtes atteint(e) d’obésité avec présence de graisse abdominale ;
- vous souffrez d’hypertension artérielle ;
- vous présentez un excès de graisses dans le sang (cholestérol, etc.) ;
- vous avez des antécédents de maladie cardiovasculaire.
Si vous êtes concerné par un ou plusieurs de ces facteurs, et/ou en cas de symptômes, n’attendez pas pour en parler à votre médecin traitant.
Diabète de type 2 : traitements
Le traitement du diabète de type 2 a pour objectif de maintenir la glycémie dans des valeurs dites « normales ». En effet, tant que le taux de sucre dans le sang est satisfaisant, le diabète de type 2 n’a pas de conséquences graves sur la santé, et il est possible de mener une vie longue et sans contrainte particulière.
Pour y parvenir, il est souvent question de mesures hygiéno-diététiques : il s’agit d’améliorer son mode de vie, en particulier grâce à une alimentation équilibrée et à la pratique d’une activité physique régulière.
Lorsque ces mesures ne suffisent pas à équilibrer la glycémie, un traitement par médicaments antidiabétiques peut être prescrit. Si la maladie évolue, l’administration d’insuline avec un stylo, une seringue ou une pompe à insuline peut s'avérer nécessaire.
Le médecin peut aussi recommander une autosurveillance glycémique à l’aide d’un lecteur de glycémie.
Les mesures hygiéno-diététiques
Les mesures hygiéno-diététiques sont l’une des clés dans le traitement du diabète de type 2.
Il n’est pas utile de bouleverser complètement ses habitudes. Aucun aliment n’est interdit aux personnes qui vivent avec un diabète de type 2. Simplement, il s’agit de les consommer avec modération, surtout s’ils sont très gras, sucrés, salés... Ceci est valable aussi pour les boissons.
Certaines règles doivent être suivies :
- être régulier dans ses apports alimentaires : ne pas sauter des repas et essayer de garder des horaires de repas réguliers ;
- varier son alimentation en favorisant les aliments apportant des fibres (féculents complets, légumes, fruits…) ;
- limiter la consommation d'aliments gras.
En plus de surveiller son alimentation, la pratique régulière d’une activité physique (de loisir ou sportive) est conseillée. Celle-ci fait l’objet d’un bilan médical et doit être adaptée aux capacités physiques et à l’état de santé du patient.
Il est donc conseillé aux personnes atteintes de diabète de type 2 de reprendre une activité physique progressivement. Il est ensuite possible de pratiquer une activité physique à intensité modérée selon ses capacités et l’avis du médecin.
Les médicaments antidiabétiques
Il existe plusieurs types de traitements médicamenteux du diabète de type 2 :
Les médicaments qui stimulent la production de l’insuline par le pancréas : ce sont les sulfamides hypoglycémiants et les glinides.
Les médicaments qui augmentent la sensibilité des cellules à l’insuline et diminuent la libération du glucose par le foie : ce sont les biguanides (comme la metformine par exemple).
Les médicaments qui ralentissent l’absorption des glucides après les repas : ce sont les inhibiteurs de l’enzyme alpha-glucosidase.
Les médicaments qui imitent ou favorisent l’action du GLP-1 (une hormone intestinale qui augmente la production de l’insuline par le pancréas), et qui diminuent la libération du glucose par le foie : ce sont les analogues du GLP-1 (sous forme de médicament injectable) et les inhibiteurs de la DDP-4 ou gliptines (à prendre sous forme de comprimés oraux).
Les médicaments qui permettent de stopper la réabsorption du glucose au niveau des reins et d'augmenter son évacuation dans les urines : ce sont les inhibiteurs de SGLT-2 ou glifozines.
Chacun de ces médicaments a des avantages et des inconvénients. L’un de ces antidiabétiques, ou une combinaison, pourra être prescrit(e) selon l’évolution du diabète de type 2.
La prise d’insuline
La prise d’insuline, appelée insulinothérapie, est considérée comme un traitement exclusivement réservé au diabète de type 1. Pourtant, dans le diabète de type 2, il peut être possible, voire nécessaire, de passer à l’insulinothérapie. Celle-ci consiste à administrer quotidiennement de l’insuline à l’aide d’un stylo, d’une seringue ou d’une pompe à insuline.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le recours à l’insuline puisse être nécessaire pour une personne qui vit avec un diabète de type 2 :
- Quand les médicaments antidiabétiques ne sont pas bien tolérés ou quand il y a une contre-indication (en cas d’insuffisance rénale ou hépatique par exemple).
- Quand le diabète évolue défavorablement et que les médicaments ne suffisent plus à équilibrer la glycémie.
- Parfois, temporairement en cas de maladie ou d’opération chirurgicale : soit parce que les médicaments ne peuvent pas être administrés, ou parce qu’un bon équilibre de la glycémie requiert temporairement l’ajout d’injections d’insuline.
Autres traitements
D’autres traitements du diabète de type 2 sont également à l’étude, et permettent déjà de mieux le contrôler, comme :
La chirurgie bariatrique : on classe sous ce terme toutes les opérations qui servent à perdre du poids : pose d’anneaux gastriques, sleeve (on suture verticalement l’estomac pour qu’il devienne plus petit) ou bypass (qui consiste à court-circuiter une grande partie de l’estomac en créant une petite poche gastrique pour que les nutriments soient moins absorbés). Depuis quelques années, les médecins qui suivent ces patient(e)s se sont aperçus que certaines personnes atteintes de diabète de type 2 et ayant subi ce type d’intervention ont un bien meilleur contrôle de leur glycémie dès que l’opération est réalisée et sans attendre la perte de poids.
Le resurfaçage duodénale : le duodénum est la partie de l’intestin qui est la plus proche de l’estomac. C’est aussi la partie à laquelle sont « branchés » le pancréas et le foie : la bile et les sucs pancréatiques y sont déversés pour favoriser la digestion. Le resurfaçage duodénal est une procédure qui consiste à brûler (abraser) la muqueuse par contact d’eau à 85°C qui décolle la surface. Le raisonnement derrière le resurfaçage duodénal est que chez les personnes atteintes de diabète de type 2, la muqueuse en question est anormale – ses cellules sont déformées et ne réagissent plus correctement au glucose. Or quand elle est éliminée par brûlure, celle qui repousse au même endroit est, quant à elle, normale au moins pour 6 mois. Conséquence : la glycémie s’améliore radicalement.
Ces traitements du diabète de type 2 ne conviendront pas à tou(te)s les patient(e)s, mais ils font partie des options qui sont à disposition pour aider à équilibrer au mieux la glycémie.
En savoir plus sur notre accompagnement ?
Sources :
[1] IDF Diabetes Atlas, 10th edition.
ANSM – Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Pr Vincent Rigalleau, chef du service de diabétologie et Pr Henri Gin, diabétologue du CHU Bordeaux.
Pr Pierre-Yves Benhamou, diabétologue du CHU Grenoble.
Fédération Française des Diabétiques.
Société Francophone du Diabète.
Fondation de la Recherche Médicale.
Vivio.
Inserm.
Direction de la Prestation de Dinno santé.