Les premières étapes de la prise en charge du diabète de type 2 consistent à respecter des mesures hygiéno-diététiques et à pratiquer une activité physique.[1] De nouvelles études mettent en avant le rôle primordial de la flore intestinale et de l’alimentation dans la régulation du glucose dans l’organisme, la genèse de l’obésité et celle du diabète.
A plus long terme, elles pourraient permettre d’envisager de nouvelles cibles de prévention et de thérapeutique de l’obésité et du diabète.
Une alimentation riche en fibres : un effet protecteur contre l'obésité et le diabète ?
L’intérêt des fibres dans la protection contre l’obésité et le diabète est reconnu depuis quelques années : les animaux recevant une alimentation riche en fibres grossissent moins et voient leur risque de développer un diabète diminué versus ceux n’en consommant pas. [2]
Des chercheurs ont récemment mis en lumière le mécanisme responsable de ce phénomène : les fibres apportées par l’alimentation sont fermentées par des bactéries intestinales. Le résultat de cette fermentation est impliqué dans la production intestinale de glucose.
En outre, il a été montré que le glucose produit par l’intestin était à l’origine d’effets protecteurs contre le diabète et l’obésité par le biais de signaux nerveux agissant sur le système nerveux central. Ce qui induit une diminution de la sensation de faim et de la production hépatique de glucose, une augmentation de la dépense énergétique de repos et de la sensibilité à l’insuline. [3]
Alimentation, flore intestinale et dérégulation métabolique : quelles conséquences ?
Des études récentes, effectuées sur des souris, ont établi que l’obésité et le diabète de type 2 étaient responsables de modifications de la microflore intestinale.
Un régime riche en matières grasses affecterait également la perméabilité intestinale et induirait ainsi des réactions inflammatoires.[1]
Une étude danoise portant sur des humains a récemment démontré que les individus ayant un appauvrissement de leur diversité bactérienne intestinale auraient une susceptibilité accrue face aux maladies métaboliques liées à l’obésité. Parmi ces individus, 80 % étaient obèses. Un régime alimentaire riche en protéines et en fibres et pauvre en calories serait source d’augmentation de la diversité génétique de la microflore intestinale. Cette diversité favoriserait la réduction du tissu graisseux et à une amélioration des paramètres métaboliques et inflammatoires. [4]
Sources :
[1] Salas-Salvadó J et al. The role of diet in the prevention of type 2 diabetes. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2011;21 Suppl 2:B32-48.
[2] Tilg H1, Kaser A. Gut microbiome, obesity, and metabolic dysfunction. J Clin Invest. 2011;121(6):2126-32.
[3] INSERM. Comment les fibres nous protègent du diabète et de l’obésité. 2014.
[4] NSERM. Pauvre ou riche (en bactéries intestinales) : pas tous égaux face aux maladies liées à l’obésité. 2013.