Ce que nous mangeons influence grandement notre santé individuelle mais aussi celle de notre environnement. La suppression de la viande du régime alimentaire est une tendance qui prend de l’ampleur dans la mouvance de l’alimentation-santé et de la conscience écologique.
Or, par bien des aspects le végétarisme et ses déclinaisons peuvent apporter de nombreux bénéfices aux personnes vivant avec un diabète. Le point avec Duncan Benveniste, diététicien-nutritionniste.
Quel est le principe du végétarisme ?
Duncan Benveniste : Le végétarisme est le fait d’adopter un régime alimentaire excluant la chair animale de son alimentation. Je rencontre chez mes patients divers variantes dont les plus populaires sont : le pescovégétarisme (le poisson reste consommé) ; l’ovo-lacto-végétarisme (avec œufs et lait). Plus engagé, le végétalisme qui exclu tout produit en provenance de l’animal (même le miel !) Ce dernier est très populaire sous l’anglicisme “veganisme”. Sans oublier la tendance actuelle : les flexitariens qui sont des adeptes d’une réduction partielle (moins d’1 fois/semaine) de la consommation de tout produit issu de la production animale et en premier lieu de la viande.
Une personne diabétique peut-elle suivre un régime végétarien ?
Duncan Benveniste : Oui, c’est tout à fait possible. Toutefois, pour une personne âgée (au-delà de 65 ans), un enfant, ou pour les femmes au cours d’une grossesse ou d’un allaitement, il est nécessaire de ne pas se lancer seul(e) et de consulter votre médecin traitant et/ou le diabétologue avant d’entamer ce changement de régime. Il va être nécessaire d’établir un suivi afin de veiller à prévenir les carences que ce soit en protéines, en vitamine D, en vitamine B12 qui n’existe que dans les produits animaux, ou encore en fer… Les carences en vitamine B12 conduisant à des anémies sévères, il peut être recommandé, en lien avec un professionnel de santé, de prévoir une supplémentation spécifique. La décision de changer son alimentation peut être un véritable bouleversement tant pour le corps que dans les habitudes de vie ou l’équilibre glycémique. Il est donc essentiel d’être bien accompagné par un diététicien spécialiste des maladies chroniques pour pouvoir faciliter la transition vers vos nouvelles habitudes.
Qu’est-ce qui serait important à prendre en compte sur le plan alimentaire ?
Duncan Benveniste : Pour éviter les carences en protéines et en fer, il est important de privilégier la consommation de légumes secs (lentilles, haricots rouge et blanc, pois chiche, pois cassé) car ils sont riches en protéines et en fer. Il est nécessaire de les associer à des féculents (riz et pâte, blé, pomme de terre…) et qu’ils soient présents chaque jour dans l’alimentation. Cette association permet d’obtenir d’aussi bonnes qualités de protéines que dans les viandes, poissons ou œufs (VPO). De plus, il est important de prêter attention à la quantité de glucides car les légumes secs en contiennent contrairement aux VPO, même s’ils présentent l’avantage d’un Index Glycémique (IG) bas, du fait de leur haute teneur en fibres et en protéines. Par exemple à quantité de calorie égale, du pain blanc va influer plus fortement sur le taux de glycémie que des légumes secs. La consommation de protéines végétales de type tofu, seitan, est également conseillée, tout comme les noix et les graines qui sont riches en protéines. Sachez que si vous avez pu rééquilibrer votre alimentation et que vous arrivez à réadapter les doses d’insuline selon la quantité de glucide, il n’y a pas de conséquences particulières de ce régime alimentaire sur votre traitement.
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