Pourquoi faut-il être particulièrement vigilant lorsque l’enfant diabétique est malade ?
Dr Fabienne Dalla-Vale : Le patient diabétique de type 1 n’est pas plus à risque d’infection que tout autre patient, en tout cas à l’âge pédiatrique et adolescent car il n’y a pas de déficit immunitaire. En revanche, les infections sont une source de stress pour le corps et donc d’hyperglycémie car ce dernier sécrète des hormones dites de la contre-régulation (cortisol, adrénaline).
Quelles sont les précautions à prendre ?
Dr Fabienne Dalla-Vale : En cas d’infection, la surveillance de la glycémie doit être particulièrement renforcée. Les recommandations nationales préconisent par ailleurs une vaccination contre la grippe pour toute personne diabétique. En effet, les températures approchant 40 degrés font flamber les glycémies et peuvent même provoquer une acidocétose (hyperglycémie > 5,4 g/L avec présence de corps cétoniques dans les urines). Chez l’enfant, une mise sous pompe peut être conseillée. Cela permet d’augmenter l’insuline basale de façon ponctuelle pour contrecarrer l’hyperglycémie, ce qui est moins facile dans le cas d’un traitement par multi-injections.
Que faire en cas de vomissements ?
Dr Fabienne Dalla-Vale : Le traitement par doses d'insuline dépend des glucides ingérés et ici, l’enfant ne tolère plus ses repas. Dans le cadre de multi-injections, l’insuline lente de la veille continue de produire son effet et peut provoquer des hypoglycémies si le sucre est vomi. En plus de veiller à une bonne hydratation, l’enfant peut également être hospitalisé pour recevoir une perfusion en glucose si aucun repas n’est toléré dans la journée. Le traitement par pompe à insuline représente également ici un avantage car il est possible de couper le débit basal pendant quelques heures : il n’y a donc plus d’insuline circulante.
Et en cas de diarrhée ?
Dr Fabienne Dalla-Vale : Dans ce cas, on ne sait pas quelle quantité de sucre est absorbée lors de la prise alimentaire et ce qui part dans les selles. Il peut alors y avoir un risque d’hypoglycémie. Il est déconseillé de faire la dose d’insuline rapide avant le repas mais de plutôt laisser passer la dose d’insuline lente ou le débit basal de la pompe. Par ailleurs, il est recommandé de manger des petites collations fractionnées. Sur une journée, il est possible de faire six repas avec les aliments conseillés dans ces cas-là : riz, pâtes ou semoule et compote.
Il ne faut jamais arrêter l’insuline, toutefois en cas de diarrhées ou de vomissements, il est possible que les doses doivent être adaptées. Pour les situations particulières, demandez aux équipes soignantes qui vous encadrent. Si un épisode de maladie infectieuse a été compliqué à gérer, n’hésitez pas à reprendre l’éducation thérapeutique avec votre médecin référent. En cas de doute, vous pouvez consulter aux urgences.
Source :
Dr Fabienne Dalla-Vale, pédiatre spécialisée en diabétologie